Délégué Général de France Angels (Fédération Nationale des Business Angels) depuis 2011, Benjamin Bréhin était lui-même entrepreneur lorsqu’il était étudiant. Les réseaux de Business Angels accompagnent les porteurs de projets innovants (innovation technologique, mais aussi d’usage et de process) et à fort potentiel de croissance.
Quel est le rôle d’un Business Angel ?
Le rôle des Business Angels est d’investir et de s’investir auprès des entreprises. Les Business Angels vont analyser les dossiers présentés et les équipes porteuses du projet avec bienveillance. “Chaque dossier est unique et l’accompagnement l’est aussi !” Nous investissons nos fonds propres dans le capital de l’entreprise, de manière minoritaire : nous ne sommes pas là pour prendre la place de l’entrepreneur.
Et surtout, contrairement aux autres acteurs (crowdfunding, fonds d’investissement…), nous accompagnons personnellement les entrepreneurs avec notre expertise, nos compétences et notre réseau relationnel.
Pourquoi faire appel aux Business Angels ? Quels avantages ?
Pour leur expérience et leur réseau professionnel ! Les Business Angels sont des facilitateurs qui peuvent ouvrir certaines portes aux projets et accélérer leur développement.
Nous n’investissons pas seuls dans l’entreprise ; une entreprise peut avoir 10 Business Angels à son capital. Une ou deux personnes du “pool” sont alors nommées référentes du dossier et les autres ne le sont pas mais restent à disposition pour aider l’entrepreneur et intervenir le cas échéant sur des besoins particuliers, pour lesquels ils ont l’expérience ou l’expertise nécessaire.
Dès la phase de pré-sélection, les Business Angels accompagnent déjà les entrepreneurs dans leur présentation, le séquençage, l’estimation, le concept, le plan… Ils apportent un regard extérieur au projet !
A quel moment faire appel aux Business Angels ?
Il n’y a pas de moment particulier, France Angels cherche d’ailleurs à élargir son spectre d’actions, en amont et en aval, avec des projets à fort potentiel en sortie de laboratoire ou des projets de reprise d’entreprise, lorsque celle-ci apporte une composante innovante à l’entreprise existante.
Le plus souvent, nous investissons lors de la phase la plus risquée de la vie de l’entreprise : nous intervenons au démarrage de l’entreprise (entre 0 à 3 ans).
Nous aimons investir sur des projets où les entrepreneurs ont déjà fait appel à plusieurs acteurs d’aide à la création, comme les CCI ou Bpifrance.
Cela montre qu’il y a déjà eu une recherche sur le marché visé. Aussi, les Business Angels aiment les projets qui ont déjà des métriques et une réponse du marché à présenter.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises pour préparer leur pitch, leur passage devant les Business Angels ?
Les entrepreneurs ont 5 à 10 minutes pour présenter leur projet.
- 1er conseil : bien mettre en valeur ce que vous apportez au marché, sans entrer dans la technicité du projet : comment votre produit ou service répond à un besoin sur le marché ciblé ? Chez France Angels, les relations humaines sont primordiales, il faut absolument installer une relation de confiance, présenter une équipe qui soit complémentaire et capable de se remettre en question.
- 2e conseil : mettre en perspective la scalabilité économique. Vous devez montrer comment vous espérez gagner des clients, non pas des investisseurs, et ainsi inciter les Business Angels à investir. Il faut les faire rêver avec un projet réaliste.
- 3e conseil : proposer un projet avec les investisseurs. Les Business Angels aident au décollage de l’entreprise et lorsqu’elle a atteint son altitude de croisière, ils se retirent du projet. L’entrepreneur doit anticiper et imaginer des options de sortie pour les Business Angels.
